Lorsque le désir d’enfant ne se concrétise pas…

Que se passe-t-il lorsque le désir d’enfant ne se concrétise pas?

Quelles souffrances que de désirer un enfant et de ne pas tomber enceint(e)? La souffrance est vécue par les deux partenaires du couple mais de façon différentes à la fois dans le vécu temporel, émotionnel et dans le vécu corporel. Attendre, cela veut dire ne plus pouvoir contrôler, ou au contraire tout vouloir contrôler, même celui de la date pour faire l’amour, courir entre les rendez-vous médicaux avant de partir au travail, apprendre à se faire des piqures, avoir des sautes d’humeur….Tout cela laisse peu de places au rêves et aux désirs dans le couple. L’entourage a du mal à se rendre compte de ce qui se passe. “Pense à autre chose!”, oui mais comment quand tout tourne autour de l’absence d’enfant….

Cette attente infertile a des multiples résonances sur le couple. Elle affecte les relations dans le couple, mais aussi individuellement. Il n’est pas toujours simple d’en parler avec son partenaire. C’est une véritable mise à l’épreuve, l’entrée dans un parcours médicalement assisté est souvent associé par les couples comme un véritable parcours du combattant.
Souffrances physiques, souffrances psychiques, doutes, il est parfois difficile de penser à autre chose que cet enfant, parfois symboliquement trop présent, parfois trop absent.
La découverte de l’infertilité vient interroger des failles narcissiques et la culpabilité de chacun.  L’impossibilité de la grossesse est vécue comme une succession d’échecs, comme un drame ou une malédiction rendant la situation insupportable. On doute de soi, de son couple. Suis-je le bon partenaire pour lui, pour elle? C’est de ma faute si tout cela arrive.
Comment rester un couple vivant et serein alors que les actes médicaux et les rendez-vous viennent rythmer la vie au quotidien? Qu’en est-il du désir au sein du couple?

Nombreux sont les hommes et les femmes qui ne réalisent pas qu’ils ne sont pas les seuls à souffrir et que plus d’un couple sur six éprouve des difficultés identiques. Ne pas réussir à concevoir un enfant, est encore trop souvent synonyme de honte et de tabou. Les partenaires se replient peu à peu sur eux-mêmes, s’isolent, voient de moins en moins leurs amis ou leur famille, de peur d’être confrontés à ces questions lancinantes qui les paniquent, comme par exemple: « alors, je serai grand mère pour Noël?», « où en êtes-vous pour le bébé ? »ou alors pire encore « vous n’y arrivez toujours pas ? ». Ils ne  supportent pas de rencontrer des couples avec des enfants, car cette situation les renvoie à ce qu’ils vivent.

 A chaque couple sa propre histoire

Chacun avec son histoire, ses blessures et chacun a sa manière propre d’y répondre. Les verrous et les blocages entrainant l’infertilité peuvent être multiples. Un avortement peut entraîner une  certaine culpabilité et peser sur la fertilité de telle femme, il n’en sera pas de même chez une autre. Souffrir d’une mère ou d’un père absent peut conduire certes à l’infertilité, mais aussi à la boulimie, à l’anorexie ou à de multiples autres difficultés!
Une même cause n’entraîne pas les mêmes effets. Quand on n’arrive pas à être enceinte, il est bon de s’interroger sur son enfance, et sur son histoire familiale transgénérationnelle.

Parler de ce qui fait souffrir fait avancer. Chacun redevient alors sujet de sa propre histoire, se réapproprie son enfance, sa place dans sa famille, dans son couple… Les nœuds se desserrent, les symptômes font sens.

Le psychologue est le professionnel qui  peut vous offrir un soutien psychologique dans ces épreuves, que ce soit d’un point de vue individuel ou de couple.